Jean Yves Madec a été retrouvé mort à Paris le 30 août 1902.
Pourquoi ?
Qui est-il ?
Voici son histoire.
Jean Yves Madec est né le 15 décembre 1870 à Quimper (Finistère)
Ses parents sont André Madec employé aux chemins de fer et Marie Isabelle Jaffré.
Yves Madec épouse Armande Augustine Leroy, le 20 avril 1898 à Charleroi en Belgique.
Allons bon, pourquoi la Belgique ?
Revenons un peu en arrière…
Yves Madec est un ouvrier électricien et travaille au 48 rue de la Victoire.
Il s’engagea à 18 ans dans l’infanterie de marine et son congé fini, reprit du service.
Avec Armande, ils ont eu un fils Charles André est né le 18 février 1898 à Charleroi en Belgique. Ce dernier est décédé à Rouen le 17 août 1898.
Mais bon… rien n’allait dans cette union ! Armande n’en faisait qu’à sa tête.
Celle-ci se prostituait et Yves n’en pouvait plus, il la frappait !
Et le drame arriva…
Yves la chercha où elle se promenait habituellement. Il la retrouva le 4 mars 1899 et on connait la suite…
Armande Augustine Leroy épouse Madec est décédée le 4 mars 1899 à Paris.
Elle a été inhumée au cimetière de Bagneux le 28 mars 1899.
Est-ce que Yves Madec a été condamné pour ce crime ?
Que nenni !
Le 19 juin 1899 devant la Cour d’assises de Paris, Madec fut acquitté !!
Parmi les jurés, il y avait Coquelin Cadet, un célèbre acteur de cette époque.
Mais bon revenons à notre histoire.
L’histoire de Yves Madec aurait très bien pu se terminer comme cela.
Eh bien non ! On continue ?
Oui….
Depuis cette journée funeste de mars 1899, Yves Madec vivotait dans le quartier de Montmartre.
La chanson de Botrel c’est par ici.
Donc le 30 août 1902, Yves Madec est retrouvé mort rue Rachel, il a été tué à coup de revolver !
C’est en fouillant ses poches, que son identité fut découverte.
On est en droit de se poser la question !
Une arrestation a lieu.
Il s’agit de Léon Aubert, âgé de 27 ans, étant né à Berlin en Allemagne.
Voici son interrogatoire :
L’Ours ??? Allons bon, qui est donc l’Ours ??
Qui a réellement tiré sur Madec, alors ?
Eh bien, c’est « l’Ours de Montmartre » !
Evidemment il a un nom et prénom.
Il s’appelle Georges Kievert, il est cordonnier.
Et voici ce qu’il raconte :
Et devinez quoi !
Oui Georges a été acquitté !
Il y a quand même une justice, quelques mois plus tard:
Georges Léon KIevert est né le 3 décembre 1877 à Paris 18ème.
Pour les derniers faits commis, Georges Léon est condamné à la peine de huit ans de travaux forcés, astreint à l’expiration de sa peine, à la surveillance de la haute police pendant dix années.
Il est condamné le 21 janvier 1905 pour complicité de vol par recel.
Il est écroué au dépôt le 7 juin 1905, quelques jours après son mariage.
Il est embarqué pour la Guyane le 22 décembre 1905.
Au bagne, il est comptable d’atelier.
Mais...
Il meurt le 28 juillet 1907 à Saint Laurent du Maroni en Guyane. Il est déclaré célibataire et exerçant le métier de couvreur.
Le décès sera transcrit dans le registre des décès de Paris, XVIIIème arrondissement, dernier lieu où il a demeuré.
Son prénom est devenu Gaston, au lieu de Georges.
Sources
Le Radical, 6 mars 1899
Archives départementales du Finistère
Archives départementales de Paris
La Patrie, 1er septembre 1902
Gil Blas, 6 janvier 1903
Le Journal, 1er aout 1904
ANOM
Il faudrait en faire un film ! 😯😯😯